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Azyz Amami, blogueur et défenseur des droits de l’homme, est en prison

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Le blogueur et défenseur des droits de l’homme Azyz Amami a été arrêté dans la nuit de lundi à mardi, dans une ville de la banlieue proche de Tunis, pour détention de cannabis d’après les dires des autorités. Pour les militants des droits de l’homme en Tunisie il s’agit en réalité d’une arrestation qui vise à faire taire Azyz Amami, virulent critique du système et des autorités en Tunisie.

Devant le Palais de Justice de Tunis. Crédit image : Stefano Pontiggia

La nouvelle s’est propagée rapidement sur les réseaux sociaux dans la nuit de lundi et après quelques minutes seulement on pouvait lire des messages de soutien adressés à Azyz Amami et à ses proches. L’arrestation qui a eu lieu dans la nuit de lundi à mardi, aurait été accompagnée de violence. Le père de Azyz, qui a pu lui rendre visite, rapporte que son fils porte des traces de coups.

Azyz Amami, ferveur défenseur des droits de l’homme en Tunisie, s’élève toujours contre la répression policière et dénonce régulièrement les dérapages, ce qui lui vaut de ne pas être apprécié par les autorités tunisiennes. Par ailleurs en avril dernier il lancait une campagne intitulée « Moi aussi j’ai incendié un poste de police » en réaction aux décisions de justice rendues dans les procès des martyrs et des blessés de la révolution.

Le dessinateur -Z- illustre bien ce fait à travers une publication postée mardi 13 mai et qui porte la mention ACAB, très répandue en Tunisie (All Cops Are Bastards) :

Dés mardi la société civile commençait à s’organiser pour obtenir le plus rapidement possible la libération du blogueur. Dans la soirée une réunion avait lieu dans un théâtre de Tunis.

L’arrestation de Azyz Amami soulève deux points différents.

Il est d’abord question des peines encourues pour détention et consommation de cannabis. Selon la loi 52, un consommateur encourt un an de détention et plus de 1000 dinars d’amende. Depuis la révolution il y a tentative d’amorcer un débat sur la dépénalisation de la consommation. Le directeur général des prisons lui-même appelle à réfléchir sur la question : trop de jeunes se retrouvent enfermés pour ce motif.

En mars 2014 le collectif citoyen Al Sajine 52 lancé une campagne pour la dépénalisation, suite aux nombreux emprisonnements de rappeurs, de réalisateurs de films et d’artistes engagés contre le système en place en Tunisie.

En réalité cette loi semble avant tout être utilisée pour réprimer tout esprit subversif. Loin d’une approche de réinsertion sociale, si tant est qu’elle soit nécessaire, la loi 52 permet, aujourd’hui comme avant la révolution, d’écarter pour un temps, des individus qui questionnent le système en place.

Cette idée est renforcée par le deuxième point soulevé par l’arrestation d’Azyz Amami : les conditions de l’arrestation et de la garde à vue. Azyz Amami aurait été victime de violence policière. Un acte qui a indigné les militants des droits de l’homme mais qui n’étonne personne. Les habitudes policières n’ont pas encore changé en Tunisie. Le père de Azyz Amami a écrit au Procureur de la République pour exiger que son fils bénéficie d’une visite médicale, comme le permet la loi.

Edgar Morin apporte son soutien

Au soutien de la scène tunisienne est en train de s’ajouter un soutien international, destiné à faire pression sur les autorités tunisiennes afin de faire libérer Azyz Amami au plus vite. Ainsi le sociologue et philosophe français, Edgar Morin, à qui Azyz Amami avait adressé une lettre ouverte sur le site de Rue 89, vient d’appeler à la libération du blogueur sur le même site.

Azyz Amami avait été arrêté lors de la période de la révolution en 2011. Il avait également était victime de violence policière en septembre 2011 suite à une réflexion faite à des agents des forces de l’ordre.

Sana Sbouai


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